Nice : non, ceci n’est pas une grève du zèle
🎙️ Une attaque médiatique injuste
Le 2 juin, l’émission Les Grandes Gueules sur RMC a mis en cause, sans preuve ni contradictoire, les contrôleurs aériens de Nice, accusés de mener une "grève du zèle" responsable des retards sur la plateforme.
➡️ C’est faux. Et c’est inacceptable.
Les ICNA de Nice font leur travail avec professionnalisme, dans un cadre contraint, avec un effectif très largement en-deçà des besoins.
📉 73 ICNA pour un BO à 90 : un sous-effectif structurel… et organisé
La situation de Nice est le résultat :
- de politiques successives de réduction d’effectifs dans la fonction publique,
- et d’un arbitrage assumé par la Direction des Opérations (DO) de la DSNA, qui a choisi de faire « au mieux » avec un effectif insuffisant.
Résultat : un sous-effectif chronique, dont on fait porter les conséquences aux agents.
⏰ Un tour de service déséquilibré… malgré les alertes des contrôleurs
En novembre dernier, sous la pression croissante de certaines compagnies — dont Ryanair avec sa campagne ATC League of Delays —, la DO a imposé un nouveau tour de service centré sur la pointe du matin (first wave), afin de limiter les retards en début de journée et leurs répercussions sur les rotations suivantes.
Mais ce choix s’est fait au détriment des capacités d’ouverture en soirée.
➡️ Les ICNA ont alerté dès la mise en place de ce dispositif, en novembre 2024.
➡️ Ils n’ont été écoutés que récemment. Des ajustements sont prévus prochainement pour rééquilibrer les effectifs sur l’ensemble de la journée.
En attendant, les conséquences sont connues :
- Des régulations plus nombreuses en soirée,
- Des tensions aux moments critiques pour les départs et retours de week-end.
🧭 Ce n’est pas une grève du zèle. C’est la conséquence d’un choix hiérarchique.
Les ICNA n’ont pas modifié leur façon de travailler.
Ils appliquent les consignes opérationnelles fixées par l’encadrement.
Ils arment les positions possibles, avec l’effectif disponible.
Ils assurent la sécurité du trafic, dans le respect de leurs obligations réglementaires.
Il ne s’agit :
👉 ni d’un refus de travailler,
👉 ni d’une action concertée,
👉 ni d’une grève du zèle.
C’est une organisation contrainte, décidée en haut, que les agents mettent en œuvre avec sérieux.
🤐 Une hiérarchie timide, un message resté confidentiel
Suite aux attaques médiatiques, un communiqué interne du chef du SNA Sud-Est, relayé dans des cercles limités, reconnaît les difficultés rencontrées à Nice et salue l’engagement des contrôleurs. Il rappelle que la journée du 1er juin a été marquée par des contraintes multiples : météo dégradée, restrictions réseau, limitation de capacité locale, et même incident animalier.
Un mot du DSNA y est également joint, réaffirmant sa confiance dans le professionnalisme des agents et dénonçant les fausses informations propagées.
Mais ce message n’a pas été rendu public. Il n’a ni permis de rétablir la vérité, ni de contrer efficacement la suspicion entretenue dans les médias.
Dans une époque où la communication est aussi stratégique que l’opérationnel, le soutien discret ne suffit pas.
🟠 La CFDT le rappelle :
👉 Les retards sont dus à un manque d’effectifs, pas à une quelconque volonté des ICNA.
👉 L’organisation actuelle est celle choisie par la DO, malgré les alertes du terrain.
👉 Les ICNA de Nice assurent leur mission avec rigueur, loyauté et sens du service public.
Le service public aérien mérite mieux que la caricature. Il mérite le respect.